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Nuisances lumineuses, gaspillage énergétique, protection de la biodiversité, réglementation et normes... toutes les notions clés à maîtriser pour comprendre la relation entre éclairage et environnement.

  

Pollution lumineuse  et biodiversité : des enjeux scientifiques à la trame noire

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Solutions pour la réduction des nuisances lumineuses et la protection de la biodiversité

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Recyclage des déchets d'écclairage à la charge des collectivités : une obligation

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Les chiffres clés de l'éclairage

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La relation entre lumière et environnement revêt quatre notions :
- Le besoin de lumière des hommes, de la faune et de la flore
- Les nuisances lumineuses et la pollution lumineuse 
- Le gaspillage énergétique
- L'impact de l'industrie de l'éclairage sur l'environnement  / l'économie circulaire

Utilisée comme référence dans les textes officiels et les appels d'offres, l'AFE s'est attelée depuis sa création à promouvoir la maitrise de l'éclairage, rpour ne répondre qu'aux stricts besoins de l'homme. L'Association a également répondu en amont aux demandes sur les nuisances lumineuses, en éditant un guide complet sur le sujet dès 2006. L'idéologie tendant à opposer éclairage et environnement dans une logique exclusive est fausse (voir les exemples ci-dessous). Les nouvelles technologies et l'avancée des connaissances scientifiques sur la lumière et l'éclairage permettent en effet une nouvelle approche inclusive, sans minimiser l'effort de l'éclairage dans la transition énergétique. 


L'éclairage atteindra le facteur 4 en matière d'émissions de GES d'ici à 2050, soit 41 % de baisse de la consommation (Journées nationales de la lumière 2014)


Rappel de quelques chiffres


Eclairage (voir la fiche complète à ce sujet) : 56 TWh consommés, dont 37 tWh dans les bâtiments tertiaires, 7 TWh pour l'éclairage intérieur de toutes les communes confondues et 5,6 TWh pour l'éclairage public. Il y a, en France, 9 millions de points lumineux, dont une large partie est obsolète.

Eclairage intérieur : 80 % des installations dans le tertiaire sont non conformes au regard des normes, soit 5,1milliards d'euros dépensés pour rien chaque année. Totalement rénové en matière d'éclairage, le parc tertiaire produirait plus de 4 millions de tonnes de CO2 en moins par an.

Selon l'étude du Bureau d'Etudes Manexi publiée en 2014, l'arrêté du 25 janvier ne générerait que 2 % d'économies (pour une consommation nulle de nuit).

La France est un des rares pays à avoir choisi la voie de la réglementation pour s'attaquer au problème des nuisances lumineuses, au travers de plusieurs décrets et arrêtés, faisant notamment suite au Grenelle I et II. Si cette voie engage la France dans une prise de conscience saine de la maîtrise de l'éclairage, encore trop d'amalgames sont réalisés.

Nuisances ou pollution lumineuse(s) ?


C'est un débat récurrent, bien que les deux notions aient un point commun : montrer que l'éclairage répond à un besoin. Lorsqu'il n'y a pas de besoins, éclairer n'est pas nécessaire. En France, c'est la notion de nuisances lumineuses qui a été retenue par la loi. 

Pourquoi ? Parce que « de manière générale, en matière d'environnement, une pollution désigne une dégradation d'un biotope par l'introduction, par l'homme ou non, de substances chimiques ou organiques ou de radiations (ce qui comprend la lumière artificielle) altérant de manière plus ou moins importante le fonctionnement de l'écosystème. L'AFNOR définit par ailleurs un polluant comme « un altéragène biologique, physique ou chimique qui, au-delà d'un certain seuil, et parfois dans certaines conditions, développe des impacts négatifs sur tout ou partie d'un écosystème ou de l'environnement en général ». Il semble délicat de traiter la lumière comme un polluant ; en effet, le caractère négatif de son impact, s'il apparaît réel dans certains cas sur la faune et les écosystèmes, apparaît délicat à préciser car relatif, dépendant de la dose (notion qui elle-même reste à préciser mais pourrait correspondre à un flux lumineux), de la durée d'exposition. Reconnaître formellement la lumière comme un polluant ne paraît pas simple dans la mesure où la définition d'un polluant donnée ci-dessus lui est dans la pratique difficilement applicable ». (Extrait du rapport du Conseil Général de l'Environnement et du Développement Durable – Législations et réglementations étrangères en matière de lutte contre les nuisances lumineuses – Juillet 2014)

D'autre part, la notion de pollution lumineuse n'est pas unanimement approuvée selon ce même rapport (certains intègrent les ultraviolets, d'autres incluent d'autres spectres de la lumière…). 

Les nuisances lumineuses


Contrairement aux idées reçues, les nuisances lumineuses ne dépendent pas que de l'éclairage public, bien que ce dernier y contribue largement. En effet, le parc d'éclairage public français (10 millions de points lumineux) ne se renouvelle qu'à un rythme de 3 % par an. 3 millions de lampes à vapeur de mercure ont encore été répertoriées en 2012 sur le sol français (30 % de la lumière émise par ces lampes est efficace). Il en restait encore plus de 900 000 en 2015.  

Un parc vieillissant
Les technologies actuelles, par opposition aux technologies d'il y a plus de 25 ans (âge moyen majoritaire du parc européen), permettent de maitriser les nuisances lumineuses. Aujourd'hui, les nuisances lumineuses d'un éclairage public rénové proviennent majoritairement d'un projet d'éclairage non maitrisé.

L'éclairage public n'est pas le seul responsable
Si le sujet de la contribution du tertiaire (résidentiel et non résidentiel) aux nuisances lumineuses a été abordé par le gouvernement avec l'arrêté du 25 janvier 2013, la quantification de la contribution de l'éclairage résidentiel (extérieur et intérieur) au sujet est très peu évoqué. De même, 3,5 millions d'enseignes lumineuses sont répertoriées en France.

Les actions sur l'éclairage public seules ne sont pas suffisantes pour lutter efficacement contre la pollution lumineuse. Une étude menée en 2018 par la Ville de Paris souligne que l'éclairage privé représente 58 % des lumières excessives émises la nuit sur son territoire contre 35 % par le domaine public et 7 % par les véhicules.

Sur le domaine public, 52 % des points chauds sont émis par l'éclairage public (majoritairement par les installations les plus anciennes), le reste provenant du mobilier urbain, des terrasses de café…

Un effort particulier doit également être mené sur le parc tertiaire et résidentiel, la réglementation existante en matière d'extinction nocturne des bâtiments non résidentiels étant encore inégalement appliquée. 

Le halo lumineux
La nuisance lumineuse la plus constatée est celle du halo visible dans le ciel nocturne urbain. Elle est due principalement à la réflexion vers le ciel des lumières directes et indirectes perçues par les surfaces éclairées publiques et privées. Halo pour lequel la lumière n'est qu'un révélateur des pollutions naturelles ou artificielles de l'atmosphère, sans lesquelles la lumière ne serait pas visible. (Attention : cette notion de nuisances lumineuses est une description de la perception de l'œil humain, expliquant le halo souvent cité comme élément probant des nuisances lumineuses- aussi appelé parfois luminescence nocturne).

Note :
Les nuisances lumineuses ne s'appliquent pas seulement aux émissions vers le ciel. L'AFE souligne dans son guide sur les nuisances lumineuses que nombre des actions recommandées pour limiter les flux lumineux émis vers le ciel négligent les flux réfléchis par les surfaces éclairées, lesquels représentent souvent la partie la plus importante du flux total dirigé vers le ciel. Il faut également noter que plus le parc d'éclairage est ancien, plus il est à l'origine d'émissions vers le ciel. 

Plusieurs personnes ont tendance à confondre nuisances lumineuses et gaspillage énergétique


Il faut bien comprendre que les nuisances constituent un gaspillage énergétique, mais que celui-ci va bien plus loin. Exemple : 80 % des éclairages dans le tertiaire, plus gros consommateur (66% de la consommation d'éclairage en France), sont non conformes aux normes en vigueur, alors même que le taux de présence n'est que de 70 % dans les bureaux. Il ne faut donc pas amalgamer les deux, car cela est réducteur. 

Autre exemple : l'éclairage de sécurité. L'exemple pour paraître anodin, et pourtant : sur les 27 millions de luminaires d'éclairage de sécurité installés en France, 1/3 est en mauvais état ou même hors-service (IGNES).

Pour rappel

L'éclairage public représente :
16 % des consommations d'énergie (électricité + gaz + fioul)
41 % des consommations d'électricité
17 % des dépenses

Dans le budget des communes, cela représente concrètement : 400 M€ annuellement en investissement, 500 M€ pour l'énergie et 800 M€ pour la maintenance.
30 à 40 % d'énergie serait perdue pour les communes du fait d'une mauvaise qualité, d'une surpuissance des sources ou de la vétusté des installations dédiées à l'éclairage public.


C'est l'absence de rénovation de l'éclairage vieillissant qui est la plus grande source de gaspillage énergétique


Comparatif des solutions en éclairage extérieur

Quelle que soit la solution préconisée (éclairage plein, gradation, extinction…), il faut rappeler que la commune continuera à payer son abonnement auprès de son fournisseur d'énergie (les taxes et contributions représentent 31 % de la facture d'électricité).

Vous pouvez consulter les différentes possibilités et retours d'expérience ici.

Lumière et biodiversité


Il n'existe, à ce jour, aucune méthodologie de réduction des nuisances lumineuses permettant de concilier besoins et sécurité des usagers tout en protégeant à 100 % la biodiversité. Si 30 % des vertébrés et 60 % des invertébrés vivent partiellement ou totalement la nuit, le pic d'activité de la plupart des espèces coïncide avec le pic de demande en éclairage (premières heures de la nuit et à l'aube). Cette majorité d'espèces ne bénéficie donc pas des mesures d'extinction nocturne. D'autres solutions plus efficaces doivent donc être envisagées afin de concilier au mieux les besoins humains et le respect des besoins de la biodiversité. 

75 %
C'est le nombre de citadins qui devraient être recensés en 2050.

Exemples :

Les plateformes pétrolières en Mer du Nord ont changé la couleur de leur éclairage, le rouge attirant les oiseaux migrateurs. 

Autre exemple, la ville de Wuppertal en Allemagne a concilié développement urbain et protection de la biodiversité. L'éclairage est réglé de telle sorte que les émissions de lumière ne dépassent pas une certaine hauteur, créant un corridor pour la biodiversité.

Enfin, la ville de Besançon, pendant le période de reproduction de certaines espèces, éteint son éclairage. 

Règlementation et normalisation sur les nuisances lumineuses


Quelles sont leurs actions ?

L'EuP vise à limiter les consommations d'énergie des produits électriques, de leur fabrication à leur fin de vie. Aujourd'hui, plus de 90 % de l'énergie est consommée durant l'utilisation du produit d'éclairage. Leurs mesures viseront donc prioritairement l'efficacité énergétique des sources d'éclairage.

La RoHS vise à limiter l'utilisation de 6 substances dangereuses dans les produits électriques et électroniques (Plomb, mercure, cadmium, chrome hexavalent, polybromobiphényles (PBB) et polybromodiphénylé-thers (PBDE)).

La WEEE (ou DEEE en français pour « Déchets d'Equipements Electriques et Electroniques ») impose la collecte, l'enlèvement et le traitement des déchets d'équipements électriques et électroniques. Selon que les déchets soient ménagers ou professionnels, les obligations et les responsabilités changent !

Le recyclage des lampes


Avec une croissance de 3 % par an, la quantité de déchets électroniques ne cesse d'augmenter. Une charge d'autant plus grande que, selon l'UE, seuls 2/3 des déchets arrivent jusqu'aux centres de traitement agrées. L'UE évalue le « gisement » pour le recyclage des déchets électroniques à 50 millions de tonnes par an dans le monde. Pour l'ADEME, cela correspond à « les quantités d'équipements mises sur le marché, collectées et traitées chaque année, chaque Français produit entre 16 et 20 kg de déchets d'équipements électriques et électroniques par an ».

Pour l'instant, les conditions de reprises ne sont pas encore fixées. Elles seront prochainement précisées par un arrêté.

Selon les chiffres de l'ADEME, près de 24 000 tonnes de déchets électroniques professionnels ont été collectés en 2013. La filière de collecte et de traitement des DEEE professionnels représente un peu plus de 5 % de la quantité totale de DEEE collectés en France. Le matériel d'éclairage ne représente que 5 % des 24 000 tonnes de DEEE professionnels collectés. Cette même année 2013, 19 % des DEEE professionnels collectés, principalement l'informatique, ont été réemployés après vérification de leur fonctionnement et les 80 % restants ont été démantelés.

Pour les ménages, 455 214 tonnes ont été collectées en 2013, dont 1 % de lampes. Les ménages représentent plus de 95 % des déchets électroniques collectés. La collecte de 2013 correspond à de 7 kg de DEEE ménagers par habitant et par an (l'objectif réglementaire était de 9 kg/habitant/an collectés).

Selon les chiffres de notre partenaire Récylum, la collecte des lampes qui a atteint 4 600 tonnes en 2013, soit 40 millions d'unités, est en forte progression (+ 8 % en tonnage et + 14 % en unités / 2012). Cette hausse est principalement issue de la croissance de la collecte en grande distribution (+ 35 % en tonnage / 2012) résultant notamment de la forte visibilité des bacs de recyclage dans les

17 000 magasins partenaires de Récylum. Selon une enquête Sociovision, 81 % des consommateurs ont repéré le bac de recyclage des lampes le plus proche de chez eux alors qu'ils n'étaient que 50 % en 2010. A ce rythme, Récylum devrait atteindre sans problème le taux de collecte réglementaire de 45 % des lampes vendues en 2016.

Pour consulter le rapport de Récylum, cliquez ici. Le rapport 2013 de l'ADEME devrait bientôt être disponible. 

Les normes


 - La norme EN  13201, qui vient d'être révisée et devrait être publiée mi 2015. Une méthode, élaborée par l'AFE, a été adoptée. (Voir la page normalisation)

-  La norme expérimentale XP X90-013 « Nuisances lumineuses extérieures, méthodes de calcul et de contrôle »

C'est une première dans le monde. Demandée à l'AFNOR suite au Grenelle de l'Environnement, cette norme expérimentale a été rédigée par la commission de normalisation X90X, dont l'AFE assure la Présidence. Comme toute norme, elle a fait l'objet d'un consensus de la part de tous les membres de la commission : Etat, AFE, organisations environnementales comme l'ANPCEN…

La norme consiste à calculer dans un projet d'éclairage le flux lumineux maximum dirigé vers le ciel, lequel flux comprend le flux direct sortant des luminaires au-dessus de l'horizon mais aussi le flux sortant des luminaires sous l'horizon, vers le bas, qui déborde assez largement de la surface utile éclairée et est plus ou moins réfléchi vers le ciel.